Cinq astuces pour protéger ses supports pédagogiques
En tant que formateur, vous passerez beaucoup de temps à préparer de magnifiques supports pédagogiques pour vos stagiaires afin d’illustrer vos formations.
Ce n’est pas tant le contenu qui a beaucoup de valeur que la façon dont vous avez mis en valeur ce contenu.
En effet, si vous êtes comme moi, vous investirez beaucoup de temps et d’énergie dans la préparation de vos supports. Surtout, vous vous attacherez à rendre compréhensible à tout un chacun des informations complexes. Et c’est ce travail qu’il faut protéger !
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Pourquoi protéger ses supports pédagogiques ?
Parce que c’est toute la valeur ajoutée que vous mettez dans vos formations et cela vous appartient !
Également, pour que des petits malins ne vendent pas sur Internet les supports que vous vous avez créés pour se faire de l’argent sur votre dos. Cela est arrivé à des formateurs que je connais très bien.
Enfin, parce que des formateurs peu scrupuleux vont reprendre tels quels vos supports afin de bâtir leur propre formation. Cela arrive notamment lorsqu’une personne qui assiste à votre formation veut ensuite la reproduire dans son entreprise.
Première astuce : marquer vos documents
Il est important, de marquer tous vos documents à votre nom ou à celui de votre entreprise. Utilisez pour ce faire l’outil « filigrane » que vous trouverez aussi bien sur Word, sur Excel ou sur PowerPoint. Voici un lien pour apprendre à le faire sur word.
Vous pouvez aussi rajouter dans le bas de page une mention de copyright, du style : «Ce document est la propriété de… il ne peut être diffusé ou reproduit sans son autorisation écrite… ». Vous pouvez aussi aller beaucoup plus loin en utilisant les services de site comme copyrightfrance.com. Mais je doute fort que cela suffise à faire fuir les copieurs alors que cela va vous coûter pas mal d’argent!
C’est une démarche surtout dissuasive. Mais qui obligera le copieur à réécrire tous les documents.
Enfin, c’est une démarche commerciale également. Cela permettra à vos stagiaires de revenir rapidement et facilement vers vous pour vous demander d’animer une autre formation. Je vous conseille aussi d’insérer votre numéro de téléphone, votre e-mail et votre site Web ou blog si vous en avez un.
Deuxième astuce : utilisez le format PDF
Il est fondamental lorsque vous devez distribuer vos supports autrement qu’en format papier, vous les mettiez systématiquement en format PDF. Bien sûr, il existe la possibilité de modifier des documents PDF. Toutefois, cela reste fastidieux à réaliser par le copieur.
Vous pouvez transformer facilement tous vos documents en PDF avec la fonction imprimer en PDF ou enregistrer sous PDF. Mode d’emploi pour powerpoint ici.
Je vous conseille de ne jamais distribuer de support au format numérique et surtout dans le format originel car vous faciliterez grandement le travail de votre copieur.
Troisième astuce : des supports incomplets
C’est mon astuce préférée ! Lorsque j’interviens pour des organismes qui me demandent des formats numériques, même s’ils sont en PDF, j’utilise des supports à trous.
Mes PowerPoint ne comprennent que des mots-clés ou des dessins qui sans mes explications sont inexploitables.
Mes supports pédagogiques papier sont articulés et conçus de telle façon qu’ils seront complétés par les stagiaires lors de la formation. Cela rend difficile le fait de les revendre ou de les copier.
Grâce aux outils numériques comme je vous l’explique dans cet article, vous pouvez aussi créer des animations en ligne pour les diffuser dans vos formations et sans les remettre aux apprenants ou à quiconque !
Quatrième astuce : utiliser des couleurs
Certaines couleurs passent très mal à la photocopie.
En effet, le copieur ne va pas forcément dépenser beaucoup d’argent dans des photocopies couleur de votre support surtout s’il fait une centaine de pages.
Il essaiera d’utiliser plutôt une photocopieuse en noir et blanc, vous pourrez donc lui empoisonner l’existence en choisissant des couleurs qui passent très mal en nuances de gris.
Cinquième astuce : mélangez entre elle les 4 astuces précédentes
A mon sens, il est indispensable d’utiliser les quatre astuces ensemble le plus souvent possible.
Je vois aussi le plus en plus de formateurs qui ne remettent plus de support pédagogique. Ils préfèrent revenir aux bonnes méthodes du tableau papier et à la diffusion d’un PowerPoint qui ne comprend que quelques mots-clés et images.
Attention car c’est souvent grâce à nos anciens supports pédagogiques que les gens se souviennent de nous et nous rappelle pour une autre intervention. Il ne faut pas oublier non plus de varier les supports pour que nos stagiaires apprennent mieux !
Dans tous les cas de figure, n’oubliez pas de remettre à jour régulièrement vos supports pédagogiques, c’est ce qui fera que vous aurez toujours une longueur d’avance sur vos éventuels concurrents !
Si vous voulez en savoir davantage sur le droit d’auteur, vous pouvez regarder ce lien.
À vous de jouer !
Et vous ? Comment protégez-vous vos supports pédagogiques ?
J’espère que ces informations, trucs et astuces et conseils vous auront été utiles même si je sais que ce n’est pas exhaustif.
N’hésitez pas à me faire part de vos questions, de vos suggestions et autres conseils pertinents dans vos commentaires. Merci
Nathalie
11 réflexions sur « Cinq astuces pour protéger ses supports pédagogiques »
Bonjour
Les astuces ci-dessus sont pertinentes mais comment se protéger des enregistrements audio ? Il me paraît difficile de faire passer les participants à une formation, sous un détecteur quelconque, comme à l’aéroport ! ou d’exiger d’ouvrir les sacs. Les enregistrements audio sont de véritables espions face à la propriété intellectuelle. Que faire ? Y a-t-il quelques astuces pertinentes ?
Merci
Bonjour,
Je vous remercie pour cette question très pertinente, vous n’êtes malheureusement pas le seul à le subir. Toutefois, je n’ai jamais eu personnellement de problèmes à ce sujet (j’interviens sur des durées longues et je plains celui qui doit me réécouter parler sur 28 heures ou plus). Ensuite, je n’interviens jamais face à un public qui peut se faire de l’argent avec ce que je dis. Donc, tout dépend à la fois de votre sujet, du nombre et types de personnes que vous avez face à vous et de l’agencement de la salle. Moins vous avez de personnes et plus vous pouvez circuler facilement entre les personnes ou devant, moins vous aurez ce types de comportements car vous pouvez intervenir en rappelant que vous n’autorisez pas les enregistrements quels qu’ils soient.
Je vais vous dire comment je procède (et cela n’engage que moi car ma situation est peut-être différente de celle que vous vivez). Je n’interviens que devant des adultes (pas d’écoles). Là où j’interviens je demande toujours une salle en U (lorsqu’il y a des tables) et moins de 20 personnes (cela me permet de bien circuler et de voir ce que font les personnes). Parfois, quand je le peux, j’interviens sans tables, comme cela il m’est facile de voir ce que les gens ont sur les genoux. Je remets aussi un support écrit qui normalement évite la prise de notes et génère beaucoup d’interactions ! En introduction, je suis très claire sur les règles du jeu (si cela est nécessaire) : je précise que je n’autorise aucun enregistrement de quelque sorte que ce soit et que les portables soient éteints ou en vibreur et soient rangés. Il est moins facile de réussir un enregistrement dans un sac ! Mes cours sont également très vivants avec beaucoup d’interactions avec les stagiaires, je change aussi souvent de lieu, je sors de la salle pour aller dehors, dans un couloir… (jeux de rôles et simulations, ce qui les contraint à bouger et à laisser leurs affaires dans un coin de la salle). Enfin, n’oubliez pas que vous pouvez porter plainte contre toute personne utilisant vos propos alors que vous ne l’avez pas autorisé. Je vous souhaite une belle journée. Nathalie
Bonjour, j’espère que vous avez reçu mon mail à ce sujet. Si ce n’est pas le cas, dites le moi. Bonne journée. Nathalie
Bonjour Nathalie, merci pour cet article, et tout ce qui va avec ! Je suis actuellement en formation pour être formatrice, et j’ai une question. Le concept de l’entreprise fait que depuis mon arrivée, je prépare et donne des cours à des apprentis, ma propre formation se fait en ligne(avec studio). L’entreprise a-t-elle le droit d’exiger que je lui donne mes supports de cours ? Merci beaucoup pour vos éclaircissements 🙂
Bonjour Marion, il est délicat de refuser de donner ses supports de cours à son donneur d’ordre, c’est pourquoi je recommande de les faire ultralégers, type powerpoint avec les mots clés essentiels ou des supports à trous avec beaucoup de choses à compléter par les apprenants ou encore des fiches résumé pour ne pas nous faire voler notre travail. Je vous invite à lire mon article sur ce sujet https://formationdeformateurs.fr/cinq-astuces-pour-proteger-ses-supports-pedagogiques/. Bonne continuation. Nathalie
très bonne articles, clair net et précis
Bonjour. J’ai travaillé avec un centre de formation en tant que formatrice indépendante. J’ai conçu 4 formations pour eux (programmes, supports de cours, séquençages). J’ai rompu notre partenariat. Puis-je utiliser les mêmes contenus (programmes…) Ont-ils le droit de réutiliser mes contenus ou le formateur qui me remplace doit-il tout refaire ? Je vous remercie par avance. Très belle journée à vous
Bonjour Valérie, normalement vos supports vous appartiennent sauf si vous les avez donné explicitement par contrat (relisez soigneusement celui que ce centre de formation vous a fait signer). Donc, normalement (mais je ne suis pas juriste) sauf à avoir signé un document qui les autorise à s’approprier votre travail, ils n’ont absolument pas le droit de réutiliser votre contenu. Ce sera au formateur qui vous remplace de tout refaire. C’est pourquoi, je vous encourage (au-delà du fait de marquer votre nom et votre marque sur toutes les pages de tous vos supports)à faire des supports allégés qui sans vos mots dessus, ne signifient pas grand chose. Car malgré la loi sur la protection des droits d’auteurs, nos supports sont souvent réutilisés à notre insu ; par contre votre valeur ajoutée ne doit pas être dans vos écrits mais dans vos paroles. Comme ces contenus vous appartiennent vous en faites ce que vous voulez (sauf si vous les avez vendu à ce centre de formation, donc relisez le contrat) et vous pouvez les utiliser partout. Belle journée. Nathalie.
Merci très intéressant
je vois que l’INPI propose un dépôt soleau électronique – mais comme cela ne doit protéger que pour la France je me note vos astuces.
Dans le domaine de la formation, le pillage est un vrai probleme
Bonjour, merci pour ces conseils, alors mésaventure récente pour laquelle je cherche justement des pistes juridiques, on ne m’a pas volé mes supports de formation mais on utilise mon nom sur des supports de formation que je n’ai pas crée!!! or ces supports comportent des notions erronées, mon nom est donc utilisé sans mon consentement et qui plus est dans le cadre d’une certification professionnelle. Je précise que je suis formatrice indépendante en micro et en contrat de sous traitance
Bonjour Lilou, je me suis renseignée, c’est pour cela que j’ai pris un peu de temps à te répondre. Voici la réponse de mon conseiller juridique : Documentation et Preuves : Il est essentiel de recueillir toutes les preuves possibles démontrant que les supports de formation en question ont été créés par vous et qu’ils contiennent des erreurs. Cela peut inclure des versions antérieures des supports, des courriels, des captures d’écran, etc.
Communication avec la Partie Concernée : La personne devrait essayer d’entrer en contact avec la partie responsable de l’utilisation non autorisée de son nom. Cela peut se faire par écrit, de préférence par courrier électronique, pour avoir une trace écrite de la communication.
Mention du Caractère Erroné des Informations : Dans la communication, il est important de souligner que non seulement son nom est utilisé sans consentement, mais que les supports contiennent également des informations incorrectes. Cela peut être particulièrement pertinent si cela concerne une certification professionnelle.
Consultation Juridique : Si la communication initiale ne donne pas de résultats satisfaisants, la personne pourrait envisager de consulter un avocat spécialisé en droit de la propriété intellectuelle. L’avocat pourrait donner des conseils spécifiques sur les options juridiques disponibles.
Signalement aux Autorités Compétentes : Selon la gravité de la situation, il pourrait être nécessaire de signaler l’incident aux autorités compétentes, telles que les organismes de certification ou les organismes de régulation professionnelle.
Renforcement de la Protection des Supports : Pour éviter de futures utilisations non autorisées, la personne pourrait également renforcer la protection de ses supports de formation, en incluant des clauses de confidentialité et des mentions de droits d’auteur claires dans ses contrats.
Bon courage,
Nathalie